Le Canada à son meilleur : des bénévoles au cœur de notre œuvre

Voilà maintenant plus de 35 ans que la Fondation Aga Khan Canada met à contribution ce que le Canada fait de mieux pour améliorer la vie des gens. Les bénévoles font partie intégrante de notre travail depuis le tout début.

Au début des années 1980, des hommes et des femmes visionnaires des régions montagneuses éloignées du nord du Pakistan ont pris l’initiative de former des regroupements de villageois responsables de l’essor de leurs collectivités. À l’autre bout du monde, un groupe de femmes de Vancouver s’est rassemblé en 1985 pour recueillir des fonds pour la lutte contre la pauvreté. C’étaient des femmes d’Afrique et d’Asie qui voulaient redonner aux gens qu’elles avaient laissés derrière elles. Elles ont convaincu 1 000 autres Canadiens à se joindre à elles à l’occasion d’une marche ayant permis de récolter 55 000 $.

Aujourd’hui, grâce à l’aide reçue dans le cadre d’un partenariat de longue date avec le Canada, les villages du nord du Pakistan ont fait de grands gains : réduction de la pauvreté, amélioration de la santé et de l’éducation ainsi qu’épanouissement social et hausse des débouchés économiques pour les femmes et les hommes. Au Canada, cette première marche s’est transformée en mouvement national auquel participent chaque année des dizaines de milliers de Canadiens pour recueillir des fonds et sensibiliser les gens à la pauvreté dans le monde. Les occasions ne manquent pas, au sein de la Fondation, pour les Canadiens qui veulent contribuer à rendre le monde meilleur, que ce soit la banque de conférenciers bénévoles, le programme des visiteurs à Ottawa ou les tournois de golf annuels tenus dans sept villes.

À l’occasion de la Semaine de l’action bénévole et du 150e anniversaire du Canada, nous voulons montrer en quoi les bénévoles de la Fondation incarnent de nombreuses manières ce qui se fait de mieux au pays et contribuent à rendre le monde plus pacifique, prospère et égalitaire pour tous. Chacun de nos milliers de bénévoles a sa propre histoire à raconter. Ce mois-ci, nous avons demandé à trois d’entre eux de nous faire part de leur expérience à nos côtés.

Yasmin Nathoo est présidente des services aux donateurs de la région du Québec et des Maritimes; elle est un monument parmi les bénévoles avec 30 ans d’expérience au sein de la Fondation. Pendant ses études à l’Université d’Ottawa, Angjelos Fero est guide bénévole pour le Programme des visiteurs à la Délégation de l’imamat ismaili. Farah Bundeali est bénévole depuis plusieurs années à titre de capitaine de l’équipe de KPMG de Toronto pour la Marche des partenaires mondiaux.

 

Fondation : Qu’est-ce qui vous a incité(e) à devenir bénévole?

Yasmin Nathoo (YN) : Après presque 30 ans de bénévolat pour la Fondation, je compte continuer encore longtemps, longtemps, comme le lapin Energizer dans l’annonce! Je prends mon inspiration dans la conviction que nous avons de pouvoir aider ceux et celles dans le besoin. Mon travail au sein de l’équipe des services aux donateurs me permet de réaliser cette noble cause.

Angjelos Fero (AF) : La Délégation de l’imamat ismaili est un lieu qui pique ma curiosité, au même titre que le dialogue qui s’y tient. Ce sont pour moi des exemples parfaits de ce que représente le développement international d’une perspective canadienne : acceptation, égalité et éloge à la diversité, à la culture et à l’ethnicité. C’est fascinant de voir qu’un dialogue d’une telle stature peut avoir lieu entre autant d’esprits éveillés qui œuvrent sans relâche pour le développement international. Mon inspiration, ce sont les événements qu’organise la Fondation à la Délégation et qui attirent des experts et des professionnels du développement de partout dans le monde venus s’entretenir sur une foule d’enjeux mondiaux.

Farah Bundeali (FB) : Pour moi, le bénévolat, difficile de trouver mieux! Nous devenons une source d’inspiration qui instille la joie de vivre. Par de simples gestes, nous contribuons à une belle cause. Nous faisons des rencontres intéressantes, nous sensibilisons les gens… et quand on nous demande comment s’engager, c’est le plus beau cadeau qu’on puisse nous faire. Un capitaine d’équipe, c’est en quelque sorte un meneur de troupes : on gagne en respect et en crédibilité. Ça n’a rien à avoir avec une journée de travail habituelle!

 

Fondation : Quel a été votre parcours à titre de bénévole? Quels enseignements en tirez-vous?

YN : Mon parcours de bénévole a commencé en 1987 lors de la création de la marche des partenaires pour le développement du tiers-monde à Montréal. Au cours des trente dernières années, mon périple m’a emmenée à occuper diverses fonctions, que ce soit membre du comité organisateur ou mon poste actuel de présidente des services aux donateurs de la région du Québec et des Maritimes.

On dit qu’est bénie la personne qui plante un arbre sans savoir si elle pourra bénéficier de l’ombre qu’il produira. Je me sens privilégiée d’avoir pu observer la marche prendre toute l’envergure qu’elle a aujourd’hui au fil du temps et de constater qu’elle améliore concrètement la qualité de vie de populations marginalisées en Asie et en Afrique.

AF : Mon bénévolat m’a enseigné à faire preuve d’ouverture et à écouter peu importe la situation dans laquelle je me trouve. Depuis mes premiers pas à titre de bénévole pour la Fondation, j’ai rencontré des personnes de toutes les sortes qui m’ont appris plein de choses et m’ont fait voir d’autres points de vue. Que ce soit dans mes entretiens avec des participants à une visite guidée de la Délégation ou parfois avec des collègues de la Fondation, je ne manque jamais d’apprendre quelque chose de nouveau sur le développement, la Délégation ou la communauté ismaélienne dans le monde.

FB : En tant que femme et dirigeante (pour la marche et dans le milieu des affaires), je crois que le plus difficile, c’est de se faire entendre et de se faire prendre au sérieux. Souvent, la passion est perçue comme une émotion qui ne traduit pas tout à fait la réalité. Pour m’en sortir, j’ai dû m’acharner et refuser d’abandonner. Votre voix est là pour se faire entendre, et chaque fois vous vous exprimez plus fort que la dernière. Le rejet ou la peur du rejet nous empêchent souvent d’agir, mais j’ai appris que si on ne demande pas au moins deux fois, personne n’écoutera.

Fondation : Qu’est-ce qui s’est amélioré chez vous grâce à votre bénévolat?

YN : Dans mon rôle au sein de l’équipe des services aux donateurs, j’ai notamment appris à former des équipes, à gérer et à encadrer des bénévoles, à parfaire mes capacités en communication, à planifier des événements et à utiliser de nouvelles applications Web.

AF : Le travail que j’accomplis en tant que guide pour le Programme des visiteurs m’a permis d’améliorer ma capacité de parler en public. J’ai guidé de grands groupes de personnes de tous les horizons n’ayant pas le même degré de connaissances sur la Délégation, et j’ai assisté à des événements en compagnie d’illustres personnes de partout dans le monde, notamment des ambassadeurs, des diplomates, des professeurs et des experts en développement. Il ne fait nul doute que mes capacités en communication en ont bénéficié.

FB : Ce qui ressort le plus à ce chapitre, c’est former une équipe, la motiver, l’encourager et comprendre le comportement de chacun. Les gens ont besoin d’une tape dans le dos et de sources de motivation. Ils ont souvent tendance à chercher ce qu’ils peuvent retirer de leur participation, et j’ai réussi à mobiliser mon équipe chez KPMG en déterminant le rôle qui convient le mieux selon les qualités de chaque personne. Les participants en font plus parce qu’ils voient que leur contribution est appréciée et que ça les valorise. Le succès est impossible sans l’aide d’autres personnes, et c’est pourquoi il faut que tout le monde y contribue.

Fondation : Qu’est-ce qui vous plaît le plus à titre de bénévole?

YN : J’aime surtout faire partie de la famille de bénévoles de la Fondation et travailler avec d’autres bénévoles passionnés et talentueux. J’aime aussi savoir que mon travail est important et apprécié.

AF : Ce que j’aime le plus, c’est l’occasion unique qui m’est donnée d’informer les gens et de dialoguer avec eux sur le bâtiment et les institutions qui y ont pignon sur rue. Je rencontre tantôt des personnes ou groupes ayant peu de connaissances sur la Délégation, la Fondation ou l’Aga Khan Development Network, tantôt des gens qui en savent beaucoup plus. Le plus génial là-dedans, c’est que je peux chaque fois avoir des conservations extrêmement intéressantes avec les autres.

Je dirais que ma partie préférée du bâtiment de la Délégation est le chahar bagh! C’est un magnifique endroit pour réfléchir et, à mon avis, c’est un lieu par excellence où aller entre les visites guidées pour profiter de la flore et de la faune et de l’architecture de la Délégation et découvrir ce qui se cache derrière l’absence de fontaine centrale, une caractéristique primordiale des jardins islamiques traditionnels.

FB : Je dirais rencontrer des gens : on ne sait pas vraiment à qui on a affaire au sein d’une entreprise ou qui on peut croiser sur son chemin tant qu’on ne se donne pas de cause qui n’a rien à avoir avec le travail! Ce n’est pas parce que nous travaillons pour la même entreprise que nous nous sommes forcément rencontrés. En ayant une cause commune, un but commun, une passion commune, nous créons de nouveaux liens et nous consolidons nos relations actuelles au-delà du quotidien habituel. C’est vraiment tout un exploit lorsqu’on travaille pour une entreprise qui compte plus de 5 000 employés.

Fondation : Quel conseil donneriez-vous à une personne qui songe à devenir bénévole ou aux entreprises qui voudraient soutenir le travail de bénévoles comme dans le cas des équipes d’entreprises participant à la Marche des partenaires?

YN : Plongez et mettez-y toute la passion et l’intensité nécessaires. Les membres de l’équipe des services aux donateurs ont la confiance des gens. Assumez vos responsabilités et affichez l’intégrité et le professionnalisme auxquels s’attendent nos donateurs.

AF : Je donnerais comme conseil à quiconque souhaite devenir guide pour le Programme des visiteurs de se préparer à apprendre. Et pas juste un peu. Je ne pourrais assez insister sur la quantité de thèmes que vous aborderez au cours des visites et des événements à la Délégation ainsi que sur leur complexité. Votre faim de connaissances et d’échanges ne sera presque jamais rassasiée après les visites et les événements. C’est ce que je trouve particulièrement stimulant et fascinant.

FB : Je crois que les entreprises doivent se sensibiliser au lien qui les unit au monde. On ne porte souvent attention qu’aux gens près de soi. Ce qui arrive à l’échelle mondiale a son importance, et notre contribution à des enjeux d’envergure mondiale a des retombées ici même au Canada. Nous ne sommes pas immunisés contre les événements qui surviennent ailleurs dans le monde, et les entreprises doivent tenir compte du fait que le monde est interrelié.

Il y a sans aucun doute une satisfaction personnelle pour ceux et celles qui « font le bien » et posent des gestes concrets. Mais ce n’est pas tout : les employés que nous sommes ont été en mesure de mobiliser nos collègues. Nous avons pu rassembler des gens et leur faire viser un objectif collectif qui dépasse le cadre professionnel de notre entreprise. Nous avons créé des citoyens du monde et les avons encouragés à en faire plus étant donné tout ce que nous avons ici au Canada.

 

Fondation : Quelle a été votre meilleure expérience ou quel a été votre moment le plus mémorable à titre de bénévole? 

YN : J’ai deux moments mémorables. En 1994, la princesse Zahra Aga Khan nous a fait don de sa présence à la Marche des partenaires mondiaux à Montréal. Je me souviendrai aussi toujours de l’organisation du premier événement de remerciement pour les bénévoles des services aux donateurs à Montréal. C’était vraiment motivant de voir qu’on remerciait ceux qui travaillaient en coulisses et qu’on leur décernait des certificats pour leurs années de travail et de dévouement.

AF : Ma meilleure expérience à titre de bénévole de la Fondation, ce serait le fait de contribuer aux événements qui se tiennent à la Délégation. Ce sont d’excellentes occasions d’apprendre. En tant qu’étudiant à l’Université d’Ottawa en communications avec mineure en droit, je trouve toujours de l’inspiration dans le discours des experts, et j’espère pouvoir suivre leurs traces à la fin de mes études. Un moment mémorable? Il y en a beaucoup trop!

FB : Les moments où j’ai été la plus fière, c’est lorsque des Canadiens de tous les milieux de notre entreprise sont entrés dans la danse et ont même demandé de devenir des capitaines d’équipe pour leur ville. Ils ont compris que la Marche était bien plus qu’un simple événement et ont fait part de leurs idées et de leurs réflexions tout en faisant gonfler la participation. De plus en plus de gens se sont joints à l’événement qui a pris en importance. Aujourd’hui, le degré de mobilisation est sans pareil au sein de l’entreprise!

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Remarque : Les réponses ont été reformulées aux fins de clarté et de concision.