
Confiance. Inspiration. Espoir. Bien que ces mots semblent contredire les récents titres de journaux sur l’Afghanistan, les personnes qui lisent plus que la première page comprennent rapidement qu’il existe encore des opportunités dans ce pays.
Le potentiel était un thème clé à l’ordre du jour le 20 mai 2022, lors d’une conversation entre Khalil Z. Shariff, directeur général de la Fondation Aga Khan Canada, le Dr Najmuddin Najm, directeur général de la Fondation Aga Khan Afghanistan, et Kiran Hayat, du Conseil Aga Khan pour le Canada. Au cours de cet épisode spécial de Réflexions du vendredi soir, le trio a discuté de l’impact des activités du Réseau Aga Khan de développement (l’AKDN, ou le Réseau) sur la survie des enfants en Afghanistan et a exprimé l’espoir de jours meilleurs à venir.
« L’Afghanistan a traversé des situations difficiles au cours des dernières années », a déclaré le Dr Najm en parlant des défis auxquels les Afghans sont confrontés aujourd’hui. Deux décennies de conflit et d’insécurité, l’impact des changements climatiques et une économie fragile étaient déjà des réalités lorsque les événements d’août 2021 ont ajouté de nouvelles couches aux importants défis avec lesquels le pays est aux prises.
Dans sa réponse à la crise, l’AKDN a concentré ses efforts dans deux domaines principaux. Le premier est l’assistance humanitaire pour aider les gens à répondre à leurs besoins immédiats, en particulier l’alimentation pendant la période hivernale difficile. Le second consiste à maintenir les programmes existants, à protéger les acquis des deux dernières décennies et à préserver les bases du progrès et du développement à long terme.
L’un de ces fondements est l’ancrage profond du Réseau dans le système de santé afghan.
« Au cours des premières semaines, des rumeurs ont circulé selon lesquelles le système de santé pourrait s’effondrer dans le pays, a énoncé le Dr Najm. Nous avons pu maintenir le fonctionnement des établissements de santé qui étaient sous notre gestion, et nous avons continué d’offrir des services de santé dans nos régions d’intervention. »

L’AKDN poursuit également son engagement dans le système d’éducation.
« Nous continuons également à travailler avec le système éducatif, partout où il est possible de soutenir l’éducation sur le terrain et de poursuivre les activités », a rajouté le Dr Najm.
Bien que les changements récents aient rendu le travail en Afghanistan plus difficile, la Fondation Aga Khan et l’AKDN montrent l’exemple, notamment en ce qui concerne l’autonomisation des femmes. Selon le Dr Najm, la capacité de la Fondation Aga Khan à atteindre les femmes et à les aider à s’autonomiser demeure une valeur et un principe importants du travail de la Fondation, tant en Afghanistan que dans d’autres pays.
« Nous avons commencé par faire revenir au travail toutes nos collègues féminines en Afghanistan, a expliqué le Dr Najm, afin de démontrer concrètement l’importance des femmes dans le travail de la Fondation et de l’AKDN. Sans elles, en tant qu’institution, nous ne pouvons pas fonctionner. Sans elles, nous ne pouvons pas atteindre les communautés. »
Malgré les défis, le Dr Najm souligne qu’il est nécessaire de voir à long terme pour tirer parti des possibilités et du potentiel qui existent en Afghanistan.
« Ici à Kaboul, je suis en contact avec des milliers d’employés dynamiques qui travaillent pour la Fondation et le Réseau en Afghanistan, et je vois un immense potentiel. Nous savons que les opportunités sont nombreuses », a-t-il précisé.
Le Dr Najm a également réitéré l’engagement continu de la Fondation et de l’AKDN envers le peuple afghan.
« Nous avons démontré notre engagement en restant opérationnels, en maintenant nos capacités humaines, en soutenant le pays avec les ressources provenant de la [communauté internationale] », a‑t‑il renchéri.

En ce qui concerne le travail du Réseau en Afghanistan aujourd’hui, le Dr Najm affirme que : « Nous continuons d’appuyer l’agriculture et la sécurité alimentaire, l’éducation, la santé, la construction d’infrastructures essentielles, le développement communautaire, la restauration des patrimoines culturels en Afghanistan et l’aide à la population, l’atténuation de l’impact des catastrophes naturelles. »
En conclusion de la conversation, M. Shariff a souligné le leadership dont le Dr Najm et ses collègues ont fait preuve pour répondre à la crise actuelle. « L’extraordinaire leadership afghan dont nous avons été témoins pendant cette période est une grande source de réconfort, de confiance et d’inspiration pour toutes les personnes qui, dans le monde entier, observent la situation et font ce qu’ils peuvent pour aider », a-t-il déclaré.
Il a ajouté que l’appui canadien, y compris les efforts de collecte de fonds de la Marche des partenaires mondiaux, a permis à la Fondation de canaliser d’importants efforts vers l’Afrique et l’Asie au cours des 40 dernières années.
« Nous avons l’occasion… d’apporter des améliorations réelles et durables à la qualité de vie des gens dans le monde, souvent dans des situations extrêmement difficiles », a déclaré M. Shariff.
« La Marche 2022 est une nouvelle invitation à chacun d’entre vous, mais aussi à tous les membres de vos cercles et de vos réseaux à se joindre à nous, à se souvenir de cette tradition générationnelle au Canada qui consiste à ne pas seulement penser à nous-même, mais aussi à ceux qui traversent des circonstances plus difficiles », a-t-il affirmé au sujet de cette occasion de façonner un monde plus pacifique, prospère et pluraliste.
« Profitez de cette occasion pour vous rapprocher de vos amis et de vos collègues, pour les rassembler et pour leur rappeler que cette grande tradition canadienne est aussi importante aujourd’hui que dans le passé », a déclaré M. Shariff.
« C’est l’objet de la Marche des partenaires mondiaux depuis 40 ans, c’est ce dont il s’agit encore cette année, et je sais que nous pouvons compter sur le soutien de tous les Canadiens et Canadiennes d’un bout à l’autre du pays pour nous aider à bâtir un monde meilleur pour tous. »