La Fondation Aga Khan Canada lance son club Lectures mondiales avec une discussion sur la politique liée à la pandémie

Il y a un peu plus de deux ans, l’Organisation mondiale de la santé a déclaré que la COVID-19 était une pandémie. Les mois qui ont suivi ont mis à nu de profondes vulnérabilités et inégalités dans tous les secteurs et ont changé la vie telle que nous la connaissions partout dans le monde.

Le 14 avril 2022, la séance inaugurale de Lectures mondiales, le club de lecture de la Fondation, a exploré Aftershocks: Pandemic Politics and the End of the Old International Order en compagnie du co-auteur Thomas Wright et de l’intervenant Christopher MacLennan, sous-ministre canadien du Développement international.

Chaque mois, Lectures mondiales examinera une œuvre littéraire axée sur les affaires internationales, la politique ou la pratique, et engagera un dialogue constructif sur les thèmes présentés dans le livre du mois.

« En tant que praticiens, nous avons rarement l’occasion de prendre du recul et de parler d’une œuvre qui vient de paraître », a déclaré M. MacLennan. Si nous discutons souvent des problèmes du jour avec notre famille et nos amis autour de la table de cuisine, nous ne disposons pas souvent d’un espace aussi structuré pour dialoguer avec nos collègues, a-t-il ajouté.

Dans Aftershocks, les auteurs Thomas Wright et Colin Kahl racontent comment la pire pandémie du siècle pousse l’ancien ordre international à ses limites, et comment les répercussions de la COVID‑19 continueront à se faire sentir pendant des années.

M. Wright a déclaré que lui et son co-auteur ont été attirés par l’idée d’écrire un livre sur les implications de la pandémie pour l’ordre mondial. « Mais si nous devions l’écrire, nous ne voulions pas qu’il soit simplement spéculatif. Nous voulions offrir une description analytique, écrire un récit en temps réel sur la manière dont cela se joue sur le plan géopolitique », a déclaré Wright.

« Nous avons été frappés par le fait que, contrairement à 2008, où une crise financière avait éclaté et où le monde s’était uni en créant le G20 et en apportant une réponse coopérative réellement extraordinaire, le monde semblait cette fois-ci fondamentalement brisé », a-t-il ajouté.

Au cours de l’événement, MM. MacLennan et Wright ont abordé un large éventail de sujets, allant du défi de produire un récit fiable sur une pandémie en temps réel, à l’impulsion viscérale des pays, en particulier dans les premiers jours, de se concentrer sur des stratégies nationales de gestion de la COVID‑19, au détriment de la coopération internationale.

« Le Canada est en partie une exception [à cette pensée isolationniste] parce qu’il fait partie de ces pays qui sont assez grands et puissants pour faire partie du G7, mais qui conservent cette vision plus multilatérale. Il s’agit d’une posture rare en 2020 », a déclaré M. Wright.

Ils ont également répondu aux questions du public sur les défis et les promesses de la coopération internationale et du développement et sur la création d’un espace pour les pays en développement afin de forger des relations mondiales plus équitables.

« L’un des effets de la mondialisation est que le monde entier est touché en cas de crise. Selon nous, dans une situation de pandémie, le Canada, en tant que pays développé, a intérêt à travailler avec les pays en développement pour améliorer leurs systèmes de santé, et ce, à des fins de surveillance de la maladie, de contrôle des infections et de traitement des citoyens. Ce genre d’effort international aura beaucoup plus d’effet sur la santé mondiale que des efforts purement nationaux », a déclaré M. MacLennan.

Khalil Z. Shariff, directeur général de la Fondation, a clôturé l’événement en remerciant les intervenants et les invités d’avoir participé à la première édition de Lectures mondiales.

« Je suis extrêmement reconnaissant de pouvoir vous laisser avec une question sur la conversation que nous avons eue », a déclaré Shariff.

« Je me demande si dans cette prochaine phase du développement mondial… nous entrons peut-être dans une ère où les forces non gouvernementales réussiront le mieux à agir de façon transfrontalière », a déclaré Shariff. « Qu’est-ce que cela signifie pour nous? »

 

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Au sujet des présentateurs

Christopher MacLennan

Le 5 janvier 2022, le premier ministre Justin Trudeau a nommé Christopher MacLennan au poste de sous-ministre du Développement international. Avant d’occuper ce poste, M. MacLennan était le sous-ministre délégué des Affaires étrangères et le représentant personnel du premier ministre au Sommet du G20, une fonction qu’il conserve aujourd’hui. Auparavant, en tant que sous-ministre adjoint (SMA) pour les questions mondiales et le développement à Affaires mondiales Canada, M. MacLennan a dirigé les efforts d’aide au développement international du Canada par l’intermédiaire de partenariats multilatéraux et mondiaux, l’aide humanitaire et les relations prioritaires en matière de politique étrangère avec les Nations Unies, le Commonwealth et la Francophonie. En plus de ce rôle, il a occupé simultanément le poste de sous-sherpa des affaires étrangères du Canada pour le G7.

M. MacLennan est titulaire d’un doctorat de l’Université Western, spécialisé dans le développement constitutionnel et les droits de la personne internationaux. De 2012 à 2013, il a été chercheur invité Fulbright au Center on Democracy, Development, and the Rule of Law de l’Université Stanford. M. MacLennan compte de nombreuses publications, dont Toward the Charter : Canadians and the Demand for a National Bill of Rights, 1929-1960.

Thomas Wright

Thomas Wright a été directeur du Center on the United States and Europe et chercheur principal dans le cadre du Project on International Order and Strategy de la Brookings Institution. Il contribue également à la rédaction de The Atlantic et est membre non résident de la Lowy Institute for International Policy. Il est l’auteur, avec Colin Kahl, de Aftershocks: Pandemic Politics and the End of the Old International Order, qui a été publié par St Martin’s Press en 2021. Son premier livre, All Measures Short of War: The Contest For the 21st Century and the Future of American Power, a été publié par Yale University Press en 2017. M. Wright travaille également sur la politique étrangère des États-Unis, la concurrence entre grandes puissances, l’Union européenne, le Brexit et l’interdépendance économique.

M. Wright est titulaire d’un doctorat de l’Université de Georgetown, d’une maîtrise de philosophie de l’Université de Cambridge et d’un baccalauréat et d’une maîtrise de la University College de Dublin. Il a également obtenu une bourse de recherche pré-doctorale au Belfer Center for Science and International Affairs de l’Université Harvard et une bourse de recherche postdoctorale à l’Université de Princeton. Il était auparavant directeur général des études au Chicago Council on Global Affairs et chargé de cours à la Harris School for Public Policy de l’Université de Chicago.


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