Construire mieux et plus vert : Comment un bénévole aide l’AKDN à atteindre son objectif de carboneutralité

Du Centre médical Aga Khan de Khorog au bâtiment de la Délégation de l’imamat ismaili à Ottawa et au-delà, Ashak Nathwani met son expertise en conception et ingénierie durables au service du Réseau Aga Khan de développement (AKDN) afin de l’aider à atteindre son objectif de carboneutralité. Il partage généreusement ses connaissances pour aider à construire un monde plus durable.

Ashak Nathwani lors de la cérémonie où il a été nommé membre de l’Ordre d’Australie en 2017.

Ashak a immigré en Australie en 1972 lorsque le président ougandais de l’époque, Idi Amin, a ordonné l’expulsion des Asiatiques d’Ouganda. Au cours des décennies suivantes, il a fourni des services d’ingénierie dans la construction de nombreux bâtiments emblématiques, et il a reçu un prix Paul Harris Fellow pour services rendus à l’humanité en 2010 et il a été nommé membre de l’Ordre d’Australie pour services rendus à la communauté ismailie en Australie en 2017.

Le bénévolat a toujours fait partie de l’éducation d’Ashak, car son défunt père et les membres de sa famille en avaient fait dans leur communauté locale. « Cela nous a été… inculqué, le bénévolat », a-t-il déclaré. Ashak a largement mis son expertise et son temps au service de l’AKDN, en tant que consultant pour de nombreux projets internationaux. Il a aidé à former et à responsabiliser le personnel local et à sensibiliser les communautés à l’importance de la durabilité.

Pour Ashak, devenir bénévole au sein du Réseau a été un heureux hasard. « C’est ce qu’on appelle parfois être au bon endroit au bon moment ou au mauvais endroit au mauvais moment », dit-il en riant.

Ashak venait de passer d’un emploi dans l’industrie à un emploi à temps partiel à l’Université de Sydney, où il a affiné ses années d’expérience et de connaissances dans des domaines spécialisés du bâtiment durable. Un de ces domaines était l’analyse du confort, soit l’étude de la consommation d’énergie et du confort intérieur. « Vous pouvez économiser beaucoup d’énergie si vous éteignez les lumières de votre chambre… mais vous ne serez pas à l’aise, a-t-il expliqué. De nombreuses personnes n’associent pas [le confort] à la durabilité parce qu’elles se concentrent uniquement sur l’énergie et des choses comme ça. »

La réalisation d’analyses du confort a marqué le début du parcours d’Ashak au sein de l’AKDN. Il en a réalisé pour tous les centres ismailis et le bâtiment de la Délégation, et a progressivement étendu ses consultations à tous les aspects de la durabilité des bâtiments du Réseau. Aujourd’hui, il aide ce dernier à réduire les émissions de gaz à effet de serre dans les bâtiments institutionnels afin de parvenir à la carboneutralité.

Ashak Nathwani, Université de Sydney.

« La première phase [pour atteindre la carboneutralité] consiste à minimiser… à essayer de réduire le plus possible la consommation d’énergie, tout en reconnaissant qu’il est impossible d’atteindre la neutralité, car il faut refroidir, chauffer, éclairer », a expliqué M. Ashak. La deuxième phase consiste à examiner l’énergie nécessaire au fonctionnement du bâtiment et de ses installations et à envisager des solutions comme la production d’énergie par des panneaux solaires ou l’achat d’énergie verte.

En tant qu’expert, Ashak partage également ses connaissances en ingénierie durable avec les membres du personnel local. Il travaille actuellement avec l’Agence Aga Khan pour l’habitat à la réalisation d’un cours de formation vidéo destiné aux gestionnaires d’installations et portant sur l’amélioration du fonctionnement et de la gestion des bâtiments. « Les gestionnaires d’installations peuvent économiser de l’énergie, des gaz à effet de serre, de l’eau, des matériaux et tout ce qui est lié à la durabilité », a déclaré Ashak. Des ressources accessibles comme celles-ci permettent de combler les lacunes en matière de connaissances et de formation, souvent exacerbées par la géographie et l’inégalité entre les genres.

En plus de soutenir et de former le personnel, Ashak sensibilise sa communauté à la durabilité et au changement climatique par le biais de son émission de radio en Australie, Voice of India. « Le public est essentiellement composé de mères, de pères et de personnes à la maison. Nous ciblons également les jeunes, car nous transmettons beaucoup de connaissances », rajoute Ashak. Tous les dimanches, grâce à des segments intéressants et instructifs tels que des jeux-questionnaires et des séances de questions-réponses, Ashak explique aux auditeurs des concepts tels que la carboneutralité, l’énergie solaire et l’alimentation durable.

Le changement climatique touche tout le monde, mais il a un effet considérable sur les personnes les plus vulnérables du monde. Les femmes sont touchées de manière disproportionnée, car elles sont souvent responsables de tâches telles que la collecte et la production de nourriture, la collecte d’eau et l’approvisionnement en combustible pour le chauffage et la cuisine. En réduisant notre empreinte carbone, nous contribuons non seulement à une planète plus saine, mais aussi à un monde plus équitable.

Bien qu’atteindre la carboneutralité soit une ambition lointaine pour la plupart des ménages, Ashak a encouragé chacun à adopter deux actions simples pour favoriser la durabilité : « Si [chacun] peut éteindre la lumière pendant la journée ou le chauffage [et la climatisation] lorsqu’ils ne sont pas nécessaires… [cela] permettra d’économiser beaucoup d’énergie, et si [chacun] recyclait, cela aiderait vraiment l’environnement. »