Madison Stadler-Rose a travaillé avec l’Agence Aga Khan pour l’habitat au Pakistan dans le cadre du Programme de stages pour jeunes en développement international. Son stage l’a conduite à Hunza, dans le nord du Pakistan, où elle a travaillé sur des initiatives de gestion des urgences et de préparation aux catastrophes – lisez ses réflexions dans sa Dépêche du terrain.
Assister au rassemblement d’une communauté est une puissante leçon.
Lorsque les gens se soutiennent les uns les autres et combinent leurs ressources et leurs capacités, ils vont beaucoup plus loin que lorsqu’ils avancent seuls.
Cela m’est apparu clairement dans le cadre de mon stage au Pakistan, qui s’est déroulé à l’Agence Aga Khan pour l’habitat Pakistan (AKAHP). J’étais basée à Islamabad, mais j’ai eu la chance de faire quelques visites de terrain à Hunza pendant mon séjour, ce qui m’a vraiment permis de mettre les choses en perspective et de mieux comprendre les projets et les activités de l’AKAHP, y compris la gestion des urgences et la préparation aux catastrophes. Il s’agit d’initiatives cruciales au Pakistan, un pays touché chaque année par de nombreuses catastrophes naturelles. La gestion des urgences est rapidement devenue mon domaine d’expertise.

À mon arrivée à l’AKAHP à Islamabad, j’ai passé plusieurs jours à essayer d’apprendre les tenants et aboutissants de la gestion des urgences afin de comprendre les catastrophes au Pakistan. Mais la lecture de rapports et de documents dans un bureau ne me donnait qu’une idée des réalités. Ce sont mes visites sur le terrain qui ont complété mon éducation en la matière.

Le nord du Pakistan est un étonnamment beau. Ses eaux vierges et ses sommets de montagnes intacts m’ont coupé le souffle. Je n’arrêtais pas de dire à mes collègues : « Sérieusement, les gens voient ça en se levant tous les jours? »

Chaque site de projet et chaque communauté que nous avons visités avaient une histoire spéciale, et j’étais fascinée par tout ce que j’entendais. Les projets que j’ai vus – des systèmes d’approvisionnement en eau à la construction écologique – m’ont rendue fière de faire partie de l’AKAHP.

Passu, un petit village situé le long de la rivière Hunza dans la région du Gilgit-Baltistan, est l’une des communautés rurales qui m’a le plus marquée. La force et la motivation des habitants de cette communauté m’ont inspirée. L’AKAHP travaille ici depuis de nombreuses années, et les gens ont vraiment trouvé de la force dans l’unité. Passu est particulièrement vulnérable aux inondations soudaines causées par le glacier voisin, ainsi qu’aux inondations pendant la saison des pluies. En raison de ces catastrophes récurrentes, les habitants de la communauté sont très bien informés sur la période de l’année qui est particulièrement risquée, sur les groupes de personnes qui ont le plus besoin d’aide en cas de catastrophe et sur ce dont ils ont besoin pour continuer de se renforcer au niveau communautaire. L’AKAHP les a aidés avec des activités telles que des murs d’atténuation des inondations, des systèmes d’alerte rapide (SAR), de l’équipement de préparation et d’intervention en cas de catastrophe et des formations sur la gestion des urgences.
Nous avons vu la communauté travailler ensemble de façon émouvante lors d’une simulation de catastrophe. Toute la communauté s’est réunie pour gérer une catastrophe simulée de la meilleure façon possible. Ils ont ensuite réfléchi à ce qu’ils avaient appris, et c’était impressionnant! J’ai appris qu’un SAR avait été mis en œuvre plusieurs années auparavant et que des membres de la collectivité avaient reçu une formation sur son fonctionnement. Le but d’un SAR est de détecter le déclenchement d’une catastrophe et d’avertir les membres de la communauté au moyen d’une sirène. Cependant, après la première catastrophe, il est devenu évident que tout le monde ne comprenait pas le système. Certaines personnes âgées de la communauté ne savaient pas ce que le son signifiait et n’ont donc pas quitté les lieux. Immédiatement après, les membres de la communauté se sont réunis pour éduquer tout le monde au sujet du SAR. Cette amélioration pourrait sauver des vies.
La simulation comprenait tous les rôles que les membres de la communauté joueraient lors d’une catastrophe pour que les personnes et les animaux soient tous pris en compte et que les premiers soins soient bien administrés aux personnes qui en avaient besoin. Tous ont agi rapidement pour réduire l’impact de la catastrophe sur les membres de la communauté. J’ai été réellement épatée de constater le degré de collaboration : tout le monde savait ce qu’il fallait faire et le faisait de façon efficace.

Après la simulation, nous avons eu une discussion ouverte avec les membres de la communauté, au cours de laquelle ils ont cerné les défis qu’ils avaient encore à relever, identifié les améliorations qui pourraient être apportées et mentionné toutes les façons dont l’AKAHP pourrait les aider à atteindre leurs objectifs. Il s’est agi d’une conversation positive et productive qui mènera à des améliorations continues dans la collectivité.

Grâce aux séances de formation et aux activités de l’AKAHP, il est possible pour des communautés comme Passu d’acquérir les compétences et les ressources nécessaires pour faire face aux catastrophes.

Bien qu’il y ait des défis sans fin dans le monde, en particulier dans les pays en développement, cette expérience me donne espoir que la collaboration peut permettre à des groupes de personnes de surmonter les difficultés.
Il y a un célèbre dicton qui dit : « Individuellement, nous pouvons faire si peu; ensemble, nous pouvons faire tant. » Et je pense que cette expérience prouve que les communautés qui travaillent ensemble trouvent la force et la résilience nécessaires pour affronter les difficultés.