Entre leurs mains : Soutien aux adolescentes et à leurs communautés en Ouganda

L’Ouganda a l’une des populations les plus jeunes et à la croissance la plus rapide au monde – le taux de croissance démographique est de 3,7 %, et 78 % de la population ougandaise a moins de 30 ans.

Mais malgré ces changements démographiques, les jeunes sont confrontés à des défis qu’ils ne peuvent relever en raison du manque de ressources et de services. Des enjeux tels que les mariages précoces, les grossesses d’adolescentes et la violence basée sur le genre empêchent les jeunes, en particulier les filles et les jeunes femmes, de réaliser pleinement leur potentiel.

En tant que jeune stagiaire en développement international en Ouganda, Zahra Jadavji travaille dans le cadre de programmes qui aident à renforcer le pouvoir des adolescentes, afin qu’elles puissent accéder aux services et aux ressources dont elles ont besoin pour prendre des décisions qui concernent leur corps et leur vie.

Le principal projet sur lequel travaille Zahra, qui s’appelle Entre leurs mains (In Their Hands), est financé par la Fondation Aga Khan (la Fondation) et le Children’s Investment Fund Foundation (CIFF). Le projet vise à appuyer la réduction des grossesses non désirées chez les adolescentes de Kampala en améliorant l’accès aux services et aux informations en matière de santé sexuelle et reproductive.

« Entre leurs mains est un projet réellement intéressant, a déclaré Zahra. La conception du programme est basée sur la technologie, et il compte également un volet de développement communautaire. »

Grâce à une application appelée Tiko, Entre leurs mains met gratuitement les adolescentes en contact avec des prestataires de services de santé. L’application et la plateforme Tiko ont été conçues et lancées par Triggerise, l’une des organisations partenaires de la Fondation en Afrique de l’Est. Lorsque les filles accèdent à ces services gratuits après s’être inscrites sur l’application, elles gagnent des points Tiko, qu’elles peuvent ensuite utiliser dans des entreprises partenaires, comme des magasins et des salons locaux, qui se trouvent à quelques pas des cliniques.

Photo : Fondation Aga Khan

« La sensibilisation de la communauté est un aspect essentiel du programme. C’est bien d’offrir des services et de faire fonctionner la plateforme, mais si la demande pour le service est limitée, le programme aura bien peu d’effet », a déclaré Zahra.

Le projet Entre leurs mains fonctionne avec des mobilisatrices bénévoles qui vont dans la communauté, partagent des informations et encouragent les adolescentes à accéder aux services et à s’inscrire sur l’application – les mobilisatrices gagnent également des points pour chaque personne qui s’inscrit.

Le projet a eu un effet notable au sein de la communauté. Alors que Entre leurs mains arrive à la fin de son cycle de projet, Zahra et l’équipe en Ouganda réfléchissent déjà à des façons d’élargir et de pérenniser le projet.

Zahra travaille notamment sur un fonds d’innovation, qui soutient les groupes d’espace sécurisé créés dans le cadre du projet Entre leurs mains.

Un groupe de filles à Arua, Ouganda. Photo : Joshua Mirondo / AKF Ouganda

« Ces groupes enseignent aux jeunes des aptitudes à la vie quotidienne, des compétences en communication et des choses dont elles auront besoin et qu’elles emporteront avec elles pour le reste de leur vie. L’idée est que ces groupes profitent à l’ensemble de la communauté et aux autres jeunes, afin qu’elles puissent transmettre les compétences qu’elles ont acquises dans le cadre du programme », a-t-elle déclaré.

Forte d’une formation universitaire en kinésiologie et en entrepreneuriat social, et d’une expérience en stratégie d’entreprise et en gestion de produits, Zahra met à profit ses diverses compétences et réfléchit à l’orientation qu’elle souhaite donner à sa carrière. Elle avait initialement prévu d’entrer dans le domaine médical pendant ses études à l’Université McGill, mais elle envisage maintenant de travailler dans le secteur de la santé et du développement international.

« Grâce à ce stage, je me rends compte que ce qui m’intéresse, c’est de donner des moyens d’action aux acteurs locaux et de les aider à se concentrer sur les stratégies et les programmes qui fonctionnent pour eux, dit-elle. Bien que mon rôle soit axé sur la santé des adolescentes, l’enjeu qu’il faut aborder ne touche pas seulement la santé, mais également les moyens de subsistance, l’éducation, et bien d’autres réalités encore. »


Depuis 1989, plus de 500 jeunes Canadiens et Canadiennes comme Zahra ont participé au Programme de stages pour jeunes en développement international, un programme de la Fondation qui a contribué au démarrage de nombreuses carrières dans les secteurs du gouvernement, des organismes sans but lucratif, des médias et de la finance. La période de candidature s’étend généralement de novembre à février chaque année.