Envoi du terrain : Moments de Kisumu

Pendant mon séjour à Kisumu, j’ai été exposée à la communauté et à l’amour d’une manière que je n’avais jamais anticipée.

En tant que chercheuse en soutien clinique, j’ai eu l’occasion de travailler dans des régions où la santé n’était pas un acquis et d’observer la nécessité des établissements de santé non seulement comme lieux d’atténuation de la maladie, mais aussi comme lieux de rassemblement communautaire – pour les familles, les mouvements populaires et les vieux amis.

Jenna marche dans un couloir de l’hôpital Aga Khan de Kisumu. Photo : Michael Goima / AKFC

En travaillant avec l’équipe des projets spéciaux de l’hôpital Aga Khan de Kisumu (AKHK), j’ai utilisé des compétences pratiques en gestion de projet, telles que la planification et l’évaluation de la durabilité, le tout dans le cadre des projets facilités par l’hôpital.

La plupart de ces projets ont été menés en partenariat avec des hôpitaux publics situés dans des régions rurales de l’ouest du Kenya. J’ai eu le privilège de travailler en étroite collaboration avec ces centres de santé pour déterminer les besoins de leurs communautés.

Les effets des services offerts par ces hôpitaux ruraux avec des ressources très limitées étaient réellement inspirants. Même si l’AKHK visait à accroître les capacités de ces établissements à servir leurs communautés grâce à la formation et aux ressources, l’amour du personnel hospitalier envers les patients était beau à voir. Les services faisaient une différence particulièrement palpable lorsque les infirmières, les administrateurs, les médecins, les techniciens de laboratoire et les gouvernements locaux travaillaient en harmonie vers l’objectif commun d’améliorer la vie de chaque personne dans sa communauté. Les communautés desservies sont remplies de personnes avec lesquelles les fournisseurs de soins ont grandi et qu’ils en sont venus à aimer et à soigner au fil des ans.

Une personne que j’ai rencontrée, qui travaillait comme infirmière praticienne à l’hôpital de référence du comté de Busia, avait grandi à Busia et avait reçu une formation en soins infirmiers spécifiquement pour aider les gens avec qui elle avait grandi. Elle menait des campagnes de vaccination dans la région et défendait les membres de la communauté qu’elle connaissait personnellement de longue date, puisqu’elle avait grandi avec eux. Ces relations ont une grande incidence sur la santé des personnes qu’elle soigne, puisque ces dernières ont confiance en elle et sont plus susceptibles de se rendre à l’hôpital pour des examens.

Ce n’est qu’un aperçu des personnes que j’ai rencontrées et avec lesquelles j’ai interagi pendant mon stage. J’ai créé ceci à l’aide de vidéos que j’ai prises pendant mon séjour avec ma famille et mes amis (y compris d’autres stagiaires!) qui m’ont rendu visite à Kisumu. J’ai réalisé en assemblant cette vidéo qu’un grand groupe de personnes sont absentes de ces clips – les personnes que j’ai rencontrées en travaillant à l’hôpital.

Le but de cette expérience au Kenya était d’en apprendre davantage sur les systèmes de santé dans une autre partie du monde, et j’ai été submergée par la passion des gens pour leur foyer. Cela m’a fait réfléchir à l’importance du changement au niveau local apporté par des soignants qui ont grandi directement dans les communautés qu’ils servent.

Lorsque j’ai visité l’endroit où ma mère est née, j’ai ressenti des émotions de dissonance et de nostalgie envers cet endroit que je voyais pour la première fois. J’ai vu de mes propres yeux de nombreux endroits dont j’avais entendu parler pendant mon enfance, comme le lac Victoria (où ma mère a appris à nager) et le club de sports Aga Khan (où ma mère est allée à l’école), des endroits qui semblaient appartenir à un autre monde.

En même temps, j’ai passé mon temps à Kisumu à écouter les histoires sur ma mère que me racontaient des familles ismaéliennes que je rencontrais et qui l’avaient connue lorsqu’elle était plus jeune. La femme qui a vécu à Kisumu et celle que je connais aujourd’hui sont deux personnes différentes, chacune appartenant à l’« avant » et à l’« après » d’une immigration au Canada. Je n’ai pu intégrer les deux qu’en pensant aux communautés auxquelles j’appartiens, au Kenya et au Canada, et à la façon dont, malgré la grande distance qui les sépare, elles pratiquent les mêmes traditions et célébrations, ce qui rend le monde un peu plus petit.


Jenna Mulji faisait partie de la cohorte 2023-2023 des jeunes stagiaires en développement international. Elle a travaillé comme chercheuse en soutien clinique à Kisumu, au Kenya. Depuis 1989, plus de 500 jeunes Canadiens et Canadiennes comme Jenna ont participé au Programme de stages pour jeunes en développement international, un programme qui a donné un coup d’envoi à diverses carrières dans les secteurs des gouvernements, des organismes sans but lucratif, des médias et de la finance. La période de présentation des demandes s’étend habituellement de novembre à février chaque année.