Cet objet ressemble sans doute à une vieille armoire en métal. Mais pour des enfants de ce village rural du Kenya, il s’agit d’une fenêtre sur le monde.
Parce qu’elle est remplie de livres d’histoires.
J’ai visité cette bibliothèque de village à l’automne dernier, et j’y ai rencontré Asha, la bibliothécaire locale. Elle s’occupe des livres de son village, des livres écrits dans les deux langues principales du Kenya : le swahili et l’anglais.
« Les membres du village m’ont nommée bibliothécaire, et j’ai donc maintenant une responsabilité dans la collectivité », déclare Asha en souriant à ses voisins rassemblés dans sa cour pour lire et feuilleter les livres colorés.
Nous savons que le fait de lire des histoires aux jeunes enfants est l’un des meilleurs prédicteurs de réussite scolaire plus tard. Les enfants qui sont exposés à des livres et des histoires sont plus susceptibles de devenir des apprenants confiants.
Mais plusieurs facteurs empêchent les enfants de profiter de cette activité simple qu’est la lecture : manque de livres, faibles niveaux d’alphabétisation et absence d’une culture de lecture aux enfants pour le plaisir.
La bibliothèque d’Asha fait partie d’une initiative baptisée Reading for Children (Lire aux enfants).
Le projet, soutenu par la Fondation Aga Khan du Canada et le gouvernement du Canada, travaille avec les collectivités pour augmenter le nombre de jeunes enfants qui sont exposés à des livres illustrés, en vue de stimuler leurs aptitudes linguistiques et de favoriser les expériences positives d’apprentissage en jeune âge.
Le programme aide également les parents et les soignants à comprendre ce qu’ils peuvent faire pour appuyer le développement et l’apprentissage de leurs enfants en bas âge. Il favorise en outre l’alphabétisation parmi les membres plus âgés des familles.
Grâce à ce programme, 850 bibliothèques communautaires ont été établies – et plus de 2 800 parents au Kenya, en Tanzanie et en Ouganda ont découvert l’importance de la lecture avec leurs enfants.
Ici, à l’extérieur de la maison d’Asha, des membres de la collectivité de tous les âges se rassemblent pour regarder les livres ensemble, ce qui encourage les enfants à lire.
Le village compte environ 200 livres que les familles peuvent emprunter pour apporter chez eux ou pour lire tranquillement à l’ombre dans la cuisine extérieure d’Asha, dans ce village côtier martelé par le soleil kenyan.
« Je sais que les livres sont pour des élèves du primaire, mais je les lis quand même parce que je n’ai pas accès à des livres d’histoires autrement », m’a expliqué Mwanasiti, une jeune de 12 ans.
Son père est l’un des membres les plus actifs de la collectivité d’Asha. Il a pris à cœur le message de Reading for Children, et ils ne ratent jamais une séance de bibliothèque au village.
Comme me l’a dit Mwanasiti, « Ce programme m’a aidée à améliorer mes capacités de composition, donc je me sens bien quand mes parents me lisent un livre. »
Katherine Morton est une gestionnaire de programme principale à la Fondation Aga Khan Canada.
Pour plus d’information :
- Quels sont les ingrédients importants du soutien au développement de la petite enfance? Visionnez cette vidéo pour le découvrir (en anglais seulement).
- La Fondation appuie l’apprentissage pour tous les âges, par le biais de ses programmes d’éducation en Afrique et en Asie. Découvrez notre travail en Afghanistan, au Bangladesh, en Afrique de l’Est et au Pakistan.
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