Une série d’événements heureux : de stagiaire à directeur financier

Inam Teja faisait partie de la cohorte 2019-2020 du Programme de stages pour jeunes en développement international de la Fondation.

Inam Teja faisait partie de la cohorte 2019-2020 du Programme de stages pour jeunes en développement international de la Fondation Aga Khan Canada, et il a été placé chez Accélérer la prospérité, à Khorog, au Tadjikistan.

Accélérer la prospérité, une initiative mondiale du Réseau Aga Khan de développement, vise à favoriser une croissance économique inclusive en soutenant les jeunes et les femmes dans les zones rurales et semi-rurales. Au cours de son stage, Inam a travaillé avant tout sur les relations avec les investisseurs, mais il a également participé à certains efforts de communication. « Je pense que j’étais le seul anglophone de l’équipe, dit-il. J’ai touché un peu à tout, tout ce qui devait être fait. »

Inam pendant son stage au Tadjikistan.

À la fin de son stage en février 2020, Inam voulait partir explorer le Tadjikistan et l’Asie centrale, avant de revenir lentement au Canada. Mais la pandémie de COVID-19 a changé ses plans. Les vols étant repoussés, Inam a commencé à faire du bénévolat pour Ilmhona, une organisation locale dont le nom signifie « maison de la science » ou « maison de la technologie ».

Ilmhona est une école d’accélération des compétences technologiques qui propose des cours et des formations dans des domaines comme la conception graphique, le développement d’applications et la programmation. « Ilmhona a été créée en 2018 par quelques amis locaux que j’ai rencontrés au sur place. Lorsque j’ai commencé à faire du bénévolat, c’était juste pour les aider à rédiger quelques demandes de subvention. J’étais le quatrième membre de l’équipe », explique Inam.

Les vols étant constamment repoussés, Inam a décidé de rester au Tadjikistan et de travailler pour Ilmhona, d’abord comme spécialiste de la collecte de fonds, puis comme directeur financier. « J’ai immédiatement eu l’impression de faire partie de l’équipe », déclare-t-il. Inam décrit Ilmhona comme une organisation jeune et dynamique, dotée d’une vision claire, où chacun a sa place dans la construction de l’organisation. Depuis son arrivée, il a eu la chance de participer à la remarquable croissance d’Ilmhona. « Aujourd’hui, notre équipe compte 16 personnes, ajoute-t-il. Nous avons commencé par gérer deux cours, et maintenant nous en avons huit qui roulent en parallèle. »

Une réunion d’équipe à Ilmhona. Crédit photo : Mansurov Bakhodurzhon

Ilmhona vise à résoudre le manque d’occasions économiques au Tadjikistan. À cette fin, elle travaille à faire passer l’économie d’une situation d’exportation de main-d’œuvre peu qualifiée à une situation d’importation de personnes hautement qualifiées. « Le Tadjikistan est l’un des premiers pays au monde en termes de ratio entre les transferts de fonds et le PIB, explique Inam. Le manque d’occasions professionnelles bien rémunérées au pays pousse les jeunes à partir travailler en Russie ou au Moyen-Orient en tant que migrants. »

En s’engageant dans l’économie numérique et le développement des compétences numériques, Ilmhona espère améliorer les possibilités d’emploi pour les jeunes femmes et hommes, en vue de réduire l’exode de talent. Avec le lancement récent d’une section commerciale, Ilmhona offre désormais à ses diplômés la possibilité de travailler sur des projets pour des clients locaux et internationaux. « Dans bien des cas, il s’agit de postes de démarrage. Les jeunes travaillent avec des développeurs plus expérimentés de notre réseau. Cela nous donne également une autre source de revenus, ce qui renforce notre autonomie et réduit notre dépendance envers les subventions », déclare Inam.

Inam a toujours souhaité faire carrière à l’international. Il a fait des études mondiales à l’université, et il voit son expérience de stage comme une introduction à la vie dans un contexte différent, sur le terrain, une occasion de contribuer à un travail concret et utile. « Mon stage m’a permis de découvrir le monde et de mieux comprendre l’humanité, de sortir de ma zone de confort, de vivre des expériences que je n’aurais pas eues au Canada, ajoute t il. Je veux contribuer à des projets qui comptent pour les gens, mais je veux aussi apprendre à me connaître. Je veux comprendre l’humanité, ainsi que la citoyenneté mondiale. Je suis extrêmement reconnaissant d’avoir fait ces apprentissages, et j’ai rencontré des personnes extraordinaires et inspirantes. »

L’équipe à Ilhmona lors d’une retraite en 2021.

Travailler pour Accélérer la prospérité et Ilmhona n’a pas seulement permis à Inam de s’épanouir professionnellement, mais a également stimulé sa croissance personnelle et sa réflexion. « Tout d’abord, la patience est importante – les choses évoluent à un rythme différent ici, et j’ai dû apprendre à composer avec cette réalité », a-t-il déclaré. Si la barrière de la langue n’a pas été un problème puisque la plupart de ses collègues parlaient anglais, les références culturelles et les différents styles de communication sont autant de réalités auxquelles il a dû s’adapter.

L’expérience d’Inam, qui s’est installé et a travaillé au Tadjikistan, a également influencé sa vision du travail de développement. « En tant qu’étranger travaillant au Tadjikistan, j’ai dû apprendre à être un supporteur plutôt qu’un leader », explique-t-il. Ayant grandi au Canada et ayant toujours dirigé des projets de groupe, Inam a déclaré que son réflexe naturel est d’être le décideur. « Mais ce n’est pas l’attitude que je veux adopter dans mon travail de développement, rajoute-t-il. Je peux critiquer et partager mes opinions, mais en fin de compte, ce n’est pas à moi de décider. Pour que le développement soit durable, il doit être dirigé par des personnes qui comprennent le contexte et qui vivent avec les problèmes et les solutions. »

Aux aspirants stagiaires et à ceux qui souhaitent travailler dans le domaine du développement, Inam offre ces quelques paroles de sagesse :

Le meilleur conseil que je puisse donner est d’aborder votre expérience avec un esprit ouvert. Soyez prêts à apprendre. Reconnaissez qu’il y aura des moments difficiles, mais voyez-les comme des occasions de croissance. Relevez les défis et abordez-les comme des expériences d’apprentissage. Le chemin non conventionnel m’a conduit à un emploi extraordinaire, alors faites preuve d’ouverture.