Des nouvelles du terrain : « Il en faut peu pour être heureux! »

Laura Fortin (centre) et Lauren Stanley ont collaboré à l’organisation d’une conférence sur l’éducation des filles dans le cadre de leur stage avec la Fondation Aga Khan Canada en développement international. Sur la photo, elles s’entretiennent avec des journalistes qui participent à la conférence à Arua, en Ouganda.

Laura Fortin (centre) et Lauren Stanley ont collaboré à l’organisation d’une conférence sur l’éducation des filles dans le cadre de leur stage avec la Fondation Aga Khan Canada en développement international. Sur la photo, elles s’entretiennent avec des journalistes qui participent à la conférence à Arua, en Ouganda.

Laura Fortin, originaire de Montréal, était l’une des stagiaires du Programme de stages pour jeunes en développement international en 2015-2016. Elle s’est rendue en Ouganda pour une période de huit mois en vue d’appuyer le programme d’éducation de la Fondation Aga Khan dans la région et elle y habite encore aujourd’hui.

Arua, une petite ville dans le nord de l’Ouganda. C’est vendredi, 5 h du mat. Je suis réveillée par l’appel à la prière de la mosquée voisine. Dehors, il pleut à boire debout. Je commence à m’inquiéter.

D’habitude quand il pleut à Arua, plus rien ne fonctionne. Je dois être au bureau à 7h30 pour aller chercher les élèves de deux écoles primaires du district et les reconduire à une station de radio rurale. Avec cette pluie, l’activité sera sûrement retardée. J’imagine que le chauffeur ne viendra pas. Les élèves devront attendre, ou peut-être qu’ils ne se rendront même pas à l’école. Le directeur de la station ne sera pas content. Super, il pleut.

6h45. Mon réveil sonne. Il ne pleut plus, c’est un miracle. Je rencontre ma collègue au bureau, le chauffeur est là et nous partons à l’heure. Les élèves étaient prêts lorsque nous sommes arrivés à l’école. Leur enseignant les avait bien préparés. Le directeur de la station est sympathique. Pendant que nous attendons que le groupe de la deuxième école arrive, les élèves ont la chance de rencontrer des animateurs de radio bien connus. Puis, c’est leur tour de devenir des vedettes.

Les élèves que j’ai eu le plaisir d’accompagner à la station de radio étaient les gagnants d’un concours sur la protection de l’environnement que j’ai organisé avec une collègue. Les cinquante écoles participantes, six élèves par école sélectionnés avec l’aide d’enseignants formés par la Fondation Aga Khan (la Fondation), ont écrit et présenté des chansons originales, des poèmes et de courtes pièces de théâtre sur divers thèmes liés à la conservation de l’environnement.

Les élèves ont été évalués en fonction de leur prestation et de la qualité des soins qu’ils ont prodigués aux semis que la Fondation a plantés sur le terrain de leur école. Les heureux gagnants du volet chant, les élèves des écoles primaires de Bongova et de Jiako, ont pu visiter la station de radio Voice of Life afin d’enregistrer leurs chansons.

Laban, le directeur de la station Voice of Life, discute avec les gagnants du concours.

Laban, le directeur de la station Voice of Life, discute avec les gagnants du concours.

Parfois, c’est difficile de travailler dans le nord de l’Ouganda. Parfois, les choses bougent lentement, très lentement, mais il y a aussi ces journées bénies où va comme sur des roulettes. Ma journée à la station de radio Voice of Life avec les élèves des écoles de Bongova et de Jiako était une de ces journées.

Les gagnants étaient très heureux d’enregistrer leurs chansons et leurs poèmes et de visiter un studio de radio pour la première fois. Laban, le directeur de la station, leur a expliqué qu’il avait lui aussi visité la station pour la première fois dans le cadre d’une sortie scolaire lorsqu’il avait leur âge et qu’il avait commencé à y travailler peu après. Après avoir entendu ça, plusieurs élèves ont dit à Laban qu’ils souhaitaient, eux-aussi, un jour devenir des journalistes radio.

La station de radio a diffusé les chansons et les poèmes durant leur émission hebdomadaire pour enfants, le samedi suivant. Les élèves et leur communauté étaient fiers d’entendre leur voix à la radio. Qui sait, cette activité peu coûteuse que j’ai organisée pour la Fondation Aga Khan Ouganda pourrait être le début d’une carrière prometteuse pour certains de ces élèves.

J’avais tort de m’inquiéter. Ce vendredi-là était, à n’en pas douter, une excellente journée, comme tant d’autres à Arua.