Du champ au marché : à la rencontre des agriculteurs du Mozambique

Lise Hamilton a été stagiaire en Gestion du développement international en 2012-2013 au Mozambique.

Lorsque la plus grande partie de vos journées sont passées devant un ordinateur, il est facile d’oublier d’où viennent les aliments dans votre assiette. Je suis émerveillée par les montagnes de fruits et légumes frais au marché, tous rangés comme des arcs-en-ciel, et j’oublie facilement le temps, le dévouement et l’énergie nécessaires pour récolter ces cultures au champ, surtout dans un environnement qui dicte la nature et la quantité de vos aliments.

En tant que membre de l’unité de suivi-évaluation de la Fondation Agan Khan Mozambique, je passe beaucoup de temps dans la ville de Pemba, afin d’aider les unités de programmes à assurer le suivi de leurs projets. Mais il était temps de laisser de côté la paperasse et d’aller faire une visite sur le terrain! Je suis devenue membre honoraire de l’équipe d’agriculture et j’ai passé quatre jours dans les districts de Quissanga et de l’île d’Ibo, afin de visiter des agriculteurs et des propriétaires de jardins à domicile qui travaillent avec la Fondation sur des techniques d’agriculture de conservation et sur des méthodes de plantation adaptées à la saison maigre.

J’ai visité d’innombrables champs recouverts de cultures et j’ai serré la main de nombreux fiers agriculteurs, mais un jeune agriculteur en bordure de la ville de Bilibiza m’a réellement épatée. Au moyen de gestes et d’un portugais adapté à mon niveau débutant, il nous a montré les boutons verts de tout nouveaux plants de chou, nous a fait goûter à des gousses d’okra fraîchement cueillies des plants, et a ri de notre enthousiasme face à un poivron rouge, mon premier en plusieurs mois!

Lorsque nous avons repris la route poussiéreuse pour retourner chez nous, j’ai réfléchi à cette brève rencontre et à la façon dont ce jeune agriculteur m’avait montré une petite tranche de sa vie quotidienne. Ses défis sont les insectes, la pluie, les maladies, la sécheresse et l’incertitude. Il ne sait jamais s’il pourra nourrir ses enfants. Lorsque je vais au marché aujourd’hui, je suis davantage consciente du travail et de la détermination qui vont dans les aliments que j’achète, et des liens entre la Fondation, les champs et moi.