Marc Ellison était un des premiers récipiendaires de la Bourse de journalisme en développement international, en 2015. Son projet de journalisme portait sur le mariage d’enfants et la mutilation génitale féminine (MGF) en Tanzanie.
Lisez l’article : Tanzania’s girls flee their families – and marriageToronto Star, 11 avril 2016
Lisez l’article : A mother’s plea: Let me cut my daughterToronto Star, 11 avril 2016
Explorez ce roman graphique interactif : Safe House (également disponible en Swahili)
Lisez l’article : Tales of a Child Bride: ‘My father sold me for 12 cows’Al Jazeera English, juillet 2016
Explorez ce roman graphique interactif : Cash CowAl Jazeera English, juillet 2016
MARC PARLE DE SON PROJET :
Mon projet de bourse utilise le médium du roman graphique pour explorer la raison pour laquelle quatre filles sur dix en Tanzanie sont forcées de se marier avant qu’elles n’aient 18 ans. Le mariage des enfants en Tanzanie est dû à la pauvreté – soulagée momentanément par le paiement des dots – et au bout du compte, limite l’accès des filles à l’éducation et les expose à l’exploitation, à la violence domestique, au viol conjugal, à la maternité forcée et aux risques liés à la santé reproductive et à l’abus.
J’ai choisi de raconter l’histoire d’un refuge en Tanzanie rurale pour le Toronto Star. Chaque année, en décembre, les pluies marquent le début de la « saison de l’excision », une période où des centaines de filles, certaines aussi jeunes que neuf ans, sont forcées à subir une mutilation génitale féminine (MGF). Cette procédure potentiellement mortelle est un rite de passage vers la vie de femme pour la tribu des Kuryas et vise à permettre aux enfants d’accéder à un mariage arrangé plus tôt. Les nouveaux refuges offrent à présent non seulement un sanctuaire pour les filles qui ne veulent pas se faire mutiler, mais également de l’éducation pour les parents au sujet des ramifications de la MGF et du mariage des enfants avant que la fille n’ait le droit de repartir.
Je fais des reportages sur l’Afrique depuis 2011, mais malheureusement le budget a toujours été un facteur limitant. À une époque où la plupart des médias coupent leurs budgets et ferment ou réduisent leurs bureaux à l’étranger, cette bourse offre aux journalistes une rare occasion de couvrir un enjeu dans un pays en développement.
C’est toujours un défi que de convaincre les gens de l’importance du reportage sur les problèmes mondiaux, de les intéresser à des histoires venant d’un pays lointain. En fin de compte, je crois que nous avons tous fondamentalement un sens profond de l’empathie et qu’un bon reportage peut faire appel à ce sentiment.
AU SUJET DE MARC
Marc Ellison est un photojournaliste primé basé à Glasgow, en Écosse. Depuis 2011, il a beaucoup travaillé en Afrique, où il a couvert des dossiers comme la réintégration des enfants-soldats filles en Ouganda, les travailleuses du sexe et la prévalence du SIDA le long des corridors de transit du Mozambique, les défis de santé qu’affrontent les familles dans les camps de réfugiés soudanais et la façon dont la radio réalité peut être exploitée pour aider les agriculteurs au Mali. M. Ellison a produit des reportages pour 60 minutes, Al Jazeera, BBC, The Globe and Mail, The Guardian, The Toronto Star, et Vice.
La bourse de journalisme en développement international encourage les journalistes à repousser les frontières du reportage quotidien à l’étranger, lequel est souvent axé sur les catastrophes ou les crises, et établit de nouvelles normes pour le journalisme en développement international. Les lauréats reçoivent 25 000 $ pour entreprendre d’importants projets journalistiques aidant les Canadiens à approfondir leur compréhension des enjeux complexes en cours dans le monde en développement.
La bourse de journalisme en développement international est une initiative conjointe de l’Association canadienne des journalistes (CAJ) et de la Fondation Aga Khan Canada(Fondation).