En Tanzanie, les enfants sont souvent considérés comme la responsabilité des femmes.
Cela signifie que les femmes sont chargées de manière disproportionnée des tâches ménagères et de la garde des enfants, ce qui leur laisse moins de temps pour saisir des opportunités telles que l’éducation et l’emploi.
Cela se reflète également dans les écoles. En 2021, 97 % des éducateurs du préprimaire dans les écoles soutenues par le programme Fondations pour l’éducation et l’autonomisation (F4EE) étaient des femmes. Mais les communautés de la Tanzanie s’efforcent de changer cette situation.
Grâce au soutien du Canada par l’entremise du programme F4EE, le Programme pour la petite enfance dans les madrasas de Zanzibar (MECP-Z), l’un des programmes phares de l’AKDN en éducation, fait participer les communautés et transforme les attitudes et les croyances à l’égard des soins aux enfants. Le programme vise à augmenter le nombre d’enseignants masculins en préprimaire en encourageant les hommes à s’inscrire à leur cours de certificat en préprimaire. Il s’agit d’un cours d’une durée de deux ans qui tient compte de la dimension de genre. En 2021, 8 % des candidats inscrits étaient des hommes, un chiffre que le MECP-Z espère voir augmenter au fur et à mesure de ses efforts.
Ali Abdalla Rashid est l’un des enseignants stagiaires de sexe masculin qui suivent le cours de certificat sensible au genre à l’école normale du MECP-Z. Il s’est inscrit au programme parce qu’il voulait enseigner au préprimaire et contribuer à transformer les attitudes à l’égard de la garde des enfants, en reconnaissant qu’il est important que les mères et les pères jouent un rôle dans le développement de leurs enfants.
Lorsqu’il a commencé le cours, Ali a eu du mal à trouver sa voix et à se sentir à l’aise dans le programme, en raison du faible nombre de stagiaires masculins dans sa classe. De plus, il appréhendait les perceptions de la communauté par rapport à sa décision de s’inscrire. Mais avec le temps, Ali a pris conscience de son rôle essentiel dans la construction du récit genré de l’enseignement préprimaire et de la garde d’enfants dans sa communauté, ce qui l’a rassuré quant à sa décision. En tant que modèle dans sa communauté, Ali aide maintenant le MECP-Z à inciter plus d’hommes à s’inscrire à ce programme.
« Étudier pour devenir enseignant au préprimaire est tout à fait mon choix… Je vois l’intérêt d’être l’un des rares hommes à mener ce changement. » – Ali
