Oser mettre au monde : Des sages-femmes sur la ligne de front

Les sages-femmes sont souvent sur la ligne de front des soins de santé dans les pays en développement. Elles offrent des soins cruciaux aux femmes et à leur famille pendant l’accouchement, et elles soutiennent les familles pendant la grossesse et après la naissance. En Afrique de l’Est, les sages-femmes et les infirmières constituent près de 85 % de la main-d’œuvre en santé. Et dans de nombreuses collectivités, elles sont le seul point de service.

Comment les sages-femmes relèvent-elles les défis de santé mondiaux? Pour répondre à cette question, la Fondation Aga Khan Canada (la Fondation) a fait équipe avec Wendy Wood de l’Association canadienne des sages-femmes pour amener la Série de séminaires universitaire, un événement annuel, à plus de 300 étudiants et étudiantes de l’Université de la Saskatchewan, de l’Université de l’Alberta, de l’Université de Calgary, de l’Université de la Colombie-Britannique, de l’Université de Toronto et du Collège Seneca en octobre 2018. Bien que la profession de sage-femme soit essentiellement la même partout dans le monde, Wendy, un sage-femme canadienne qui a travaillé en Tanzanie et en Éthiopie pour former des sages-femmes de l’Afrique de l’Est en compétences d’urgence et en réanimation néonatale, a décrit d’importantes différences entre les contextes est-africain et canadien. Durant une formation particulière, elle a demandé aux sages-femmes éthiopiennes si elles choisiraient d’utiliser un aspirateur en métal ou en silicone pour accélérer la naissance d’un bébé. Elle s’attendait à ce qu’elles choisissent l’appareil en silicone, un outil plus lent et quelque peu moins efficace, mais qui entraîne moins de risques de traumatisme pour la mère et l’enfant. Ce choix serait évident pour une sage-femme canadienne.

Pourtant, toutes les sages-femmes est-africaines ont choisi l’aspirateur en métal. Les options de soins de santé avancés étant limitées, les sages-femmes éthiopiennes ne pouvaient prendre le risque d’utiliser un appareil possiblement trop lent pour sauver la vie d’un nouveau-né.

Selon l’Organisation mondiale de la santé, les deux tiers des décès maternels et néonataux dans le monde en développement sont évitables, mais les obstacles comme le nombre insuffisant de praticiens de la santé, l’éloignement, la mauvaise alimentation et la pauvreté nuisent à l’accès à des interventions efficaces qui ont fait leurs preuves.

Mais nous avons une solution : selon un rapport de 2014 produit par le Fonds des Nations Unies pour la population, les investissements dans la profession de sage-femme peuvent générer des retours 16 fois plus élevés. Le Réseau Aga Khan de développement reconnaît ce potentiel depuis longtemps. En effet, il a lourdement investi dans la formation et l’appui aux sages-femmes en Afrique et en Asie, par exemple en créant l’École des sciences infirmières et de la profession de sage-femme de l’Université Aga Khan il y a plus de 30 ans. Bon nombre de ces investissements se doivent au partenariat de longue date avec le Canada et les Canadiens.

 

Pour plus de détails :

  • Visionnez cette vidéo pour en apprendre davantage sur les effets du soutien canadien à des sages-femmes comme Zahida, dans le nord du Pakistan. Cet appui a entraîné des améliorations considérables dans la santé des femmes et des enfants.